Un mail est aussi énergivore qu’une ampoule allumée pendant une heure
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Difficile d’imaginer qu’un mail puisse avoir un impact environnemental négatif. Et pourtant, c’est la partie cachée de l’iceberg que les entreprises vont devoir prendre en compte dans les années à venir.
Par Léa Lucas
Un mail pollue dès lors qu’il est stocké dans des centres de données physiques constamment allumés dont 149 se trouvent actuellement en France De antstang via Shutterstock
Plus de 2000 militants écologistes se sont réunis dans le quartier des affaires de la Défense à Paris pour prendre part à une action de désobéissance civile vendredi 19 avril dernier, rappelait Les Échos il y a quelques jours. Toute la journée durant, ces fervents défenseurs de l’environnement ont bloqué l’accès aux locaux de Total, de EDF ou encore de la Société Générale. Ce vent de protestation interroge le rôle que les entreprises jouent au sein des sociétés. Nombreuses disent assumer leur responsabilité sociale et environnementale mais, en fin de compte, peu tiennent leurs promesses. L’empreinte carbone de beaucoup d’entre elles est encore importante. Et cet impact environnemental négatif commence par les milliards de mails envoyés quotidiennement par les collaborateurs. Et si ne pas nettoyer sa boîte mail devenait aussi condamnable que de ne pas faire son tri sélectif, de laisser couler l’eau sous la douche ou encore de ne pas éteindre la lumière en sortant d’une pièce?
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L’économie du clic rend les choses faciles et accessibles en un claquement de doigts. Les plateformes, réseaux sociaux et autres outils numériques n’en restent pas moins très énergivores. Les flux immatériels ont, en effet, des répercussions écologiques bien réelles mais sont difficilement perceptibles. Dans son rapport, «La face cachée du numérique», publié en novembre 2018, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) réaffirme que les émissions de CO2 liées à l’utilisation de l’informatique sont considérables. L’envoi d’un mail assorti d’une pièce-jointe est aussi énergivore qu’une ampoule allumée pendant un heure, illustre Les Échos, en sachant que chaque heure, des milliards de mails sont envoyés dans le monde. Sur une année, les mails professionnels de 100 salariés représentent l’équivalent de 13 allers-retours Paris-New-York en avion!
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Nettoyer sa boîte mail: un nouveau réflexe écoresponsable à adopter
Dans l’entreprise connectée, le mail est pourtant un outil incontournable qui répond à de nombreux besoins et reste très efficace pour communiquer et échanger de l’information. Cependant, il pollue dès lors qu’il est stocké dans des centres de données physiques constamment allumés dont 149 se trouvent actuellement en France. «Je suis persuadée que d’ici quelques années, quelqu’un qui ne nettoiera pas sa boîte mail, ce sera aussi choquant que les gens qui laissent leurs déchets en plan après un pique-nique», lance Édouard Nattée, aux Échos, fondateur de Cleanfox. La solution gratuite propose de se désabonner et de supprimer les newsletters et les spams non désirés. Il est indispensable, selon lui, d’interpeller le public pour le sensibiliser à une utilisation responsable et raisonnée du numérique. «C’est un geste simple, rapide et qui ne coûte rien. Les gens n’ont pas d’excuses pour ne pas le faire», conclut-il. Un réflexe à prendre donc, à l’image des premières actions écoresponsables qui consistaient simplement à coller sur sa boîte aux lettres «stop publicités».